Si on vous demande quelle ville du monde symbolise au mieux la superficialité et le paraître, vous répondrez sans doute Los Angeles, Holliwood, Palm Beach ou Ibiza.
Je dois reconnaître que je n'ai pas une vision des choses totalement objective puisqu'Ibiza, je ne connais pas. Mais je vous garantis qu'il manque un nom a cette liste : Las Vegas. Biensur, l'approche y est différente qu'à L.A. mais, croyez moi, Vegas est une zone complètement hors de contrôle, une zone franche où les lois fédérales ne font pas le poids face au somme vertigineuses qui y circulent d'une main à une autre !

Ce qui choque très vite à Vegas, c'est le génie avec lequel les industriels du jeux ont réussi à y mettre Einstein en défaut : le temps et l'espace n'ont pas la même définition ici que dans le reste du monde.

D'abord parce que Vegas vie hors du temps. 24 heures par jours, 7 jours par semaine, magasins, restaurants, hôtels, casinos, garage, station à essence... Rien ne ferme jamais ici! Du coup, personne ne s'étonne lorsque vous commandez le menu "Petit-déjeuner" à 4 heures de l'après-midi... Du coup, l'accueil de l'hôtel est ouvert à 5 heures du matin pour vous éclairer le parking...

L'espace aussi y est distordu : passé le choc de la tour Eiffel de 110 mètres de haut et les canaux vénitiens de la même longueur (personne n'a parle de bon goût, je le rappelle), on se rend vraiment compte que les trois dimensions ne sont pas ce que l'on croyait en entrant dans un des mythes que sont le Caesar Palace, le Venitian ou le Mirage. Le piège se referme à la seconde ou vous y mettez le pied. Tout y est fait pour vous plonger dans un labyrinthe sans que vous vous en aperceviez. Trouver la sortie relève des lors de l'aventure. Le stratégie des casinos devient très vite évidente : vous devez perdre, pardon, jouer votre argent le plus longtemps possible. Encercler le client de bandits manchots, de tables de black jack, de poker et de Chigago, de roulette et de craps, tel est le leitmotiv commun. Il ne doit pas sortir, pas partir, pas arrêter de perdre, pardon, jouer son argent. Ni montre aux bras des croupiers, ni horloge et même des caches sur les TVs pour masquer le sacrilège horaire affiché par certaines chaînes indélicates. Aucune fenêtre sur l'extérieur (ce qui ne vous empêche pas d'avoir un magnifique ciel bleu au dessus de la tête parfois), bref rien qui puisse vous mener a penser que vous étés là depuis trop longtemps.


Et le plus fou, c'est que ça fonctionne. Et bien même ! Attention : ce qui suis est une histoire vrai qui peut être douloureuse à entendre.

La scène se passe à une table de Black Jack. La croupière et un seul joueur. Etrange me dis-je. Mise minimale annoncée : $200. Je comprends mieux la solitude du type. La croupière lui donne 2 cartes, faces cachées et les glisse sous le jeton que Monsieur vient de jeter sur la table. Elle s'en donne 2 à son tour : une face cachée et une bien visible. Le type jette un deuxième jeton (notez au passage que, ni lui, ni qui que ce soit, n'a vu ses deux cartes). La croupière retourne sa deuxième carte. Puis les deux cartes du malheureux solitaire qui vient de perdre. Plusieurs tours se passent exactement de la même manière... Je me dis que le type devrait arrêter : il perd depuis que je suis la. Je jette alors un coup d'oeil sur les jetons qu'il lance machinalement toutes les 20 ou 30 secondes et là, c'est la claque : $500 ! Ce gars perd, pardon, joue en moyenne $1,000 par minute et ça n'a même pas l'air de le distraire vraiment !

Las Vegas est résumée : une histoire de casino, d'argent jeté sur la table et d'hystérie collective qui monte parmi les rangs des spectateurs cloués par les sommes perdues, pardon, misées par certaines personnes, toutefois relativement exceptionnelles dans tous les sens du terme...

 

8 juin 2003.

 

American Cliché # 2 : Las Vegas...

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