Mot très en vogue dont notre langue ne peut se passer à moins d'être catalogué de ringard ou de gémir sur notre sort quant à notre décalage et notre façon d'envisager la vie. Et sans doute le pire reste à venir puisqu'il est dorénavant le point de cristallisation d'une nouvelle orthographe, d'une nouvelle grammaire, nécessaire pour contourner les limites de la technique. Le paradoxe est né : on raffole de son instantanéité mais par jeu sans doute un peu, on tente de raccourcir chaque mot qui compose les pseudo phrases que l'on "rédige" (sic !) pour en caser un de plus en fin de compte.

Non, on n'écrit plus de longues lettres en se déclarant, en interrogeant, en doutant ou en demandant des preuves d'amour. On envoie un message qui dit qu'on aime. Point. Ainsi déclaré, on est sûr de ne pas s'interroger, surtout on n'a plus le temps de douter et encore moins de répondre. Un message fait place à un autre, sans lien direct, morcelé, parfois adressé à plusieurs personnes en même temps et dont chacun peut lire le contenu à tout moment. Il devient banal et une journée passée sans le " bipbip " qui en annonce un autre est une journée étrange et surnaturelle à présent.

On bouge, on s'excite, on s'affole, on remue et lorsqu'on ressent le besoin de communiquer, c'est tout naturellement de cette même manière qu'on le fait : en étant pressé, avide de rapidité et du coup, vide de toute sensualité.

 

1 février 2003.

 

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